Témoignage Marineland

« Lorsque j’étais enfant je disais toujours que mon animal préféré était le dauphin et que si je devais me réincarner ce serait en dauphin. J’avais toutes sortes de livres sur cet animal.

Au début des années 90, mon copain  a voulu m’emmener à Marineland pour me faire plaisir… Dès mon arrivée je me suis sentie mal à l’aise. Nous avons assisté  au spectacle des orques mais je n’arrivais pas apprécier ce que je voyais car je pensais que cet animal magnifique méritait de nager dans les océans et non dans une piscine.

A la fin de la représentation, on nous a invité à aller assister au spectacle des dauphins.
Alors que nous suivions la foule qui allait toute dans la même direction, j’ai ressenti une envie incompréhensible de me diriger dans une autre direction. Quelque chose m’attirait de façon très étrange. Mon copain me disait de ne pas y aller, il ne comprenait pas et me disait de suivre la foule. Mais il m’a quand même suivie face à ma détermination qui faisait que je ne l’écoutais pas.

Nous nous sommes retrouvés dans un coin du parc qui sembait être en travaux.  Il y avait des barrières sur lesquelles était placé un panneau d’interdiction au public, mais je me suis quand même  faufilée pour voir ce qu’il y a avait derrière une palissade d’environ 1m30 de hauteur. Mon copain m’a suivie en me faisant des reproches, ne comprenant pas ce qui pouvait m’attirer là.

Ce que j’ai vu m’a bouleversée pour toujours. Je n’arrive pas encore aujourd’hui à retenir mes larmes lorsque j’y repense :
juste derrière la palissade, il y avait un bassin au bord duquel se tenait un dauphin qui avait la tête posée sur le rebord.

Il semblait m’attendre.

Lorsqu’il m’a vue, il s’est mis à émettre une sorte de sifflements en agitant la tête de haut en bas. Il me regardait droit dans les yeux. J’ai vu dans son regard une immense tristesse et un appel au secours. Des larmes me sont montées aux yeux car je ressentais la souffrance de ce dauphin.

J’ai vu sur sa tête qu’il était blessé. J’avais envie de sauter par dessus la palissade, d’aller vers lui et de le caresser pour le réconforter, lorsque tout à coup un homme de la sécurité est arrivé. Il nous a intimé l’ordre de partir car c’était interdit au public.

Je lui ai alors demandé pourquoi ce dauphin avait ces blessures sur la tête. Il m’a répondu que cet animal ne se nourrissait plus et qu’il se cognait volontairement la tête contre les parois du bassin. Je lui ai alors dit que j’avais senti que ce dauphin était en souffrance, qu’il déprimait et qu’il voulait retrouver sa liberté  ! L’homme s’est alors mis en colère et nous a ordonné de partir si nous ne voulions pas avoir de problèmes.

Nous avons quitté le parc car je n’avais aucune envie de rester une seconde de plus dans cet endroit. Dans la voiture je n’arrivais pas à m’arrêter de pleurer : j’étais à la fois triste et très en colère  !
Avec mon copain nous avons essayé de réfléchir à ce que nous pouvions faire pour ce dauphin et les autres. Mais nous en avons conclu que de toutes les façons, quoi que nous ferions, nous aurions été un tout petit pot de terre qui se serait heurté à un énorme pot de fer.

Je n’ai jamais plus mis les pieds dans ce genre de parc et je n’y ai jamais emmené mes enfants en leur en expliquant la raison. Je me demande encore aujourd’hui  ce que j’aurais pu faire pour ce dauphin et je finis d’écrire ce témoignage en larmes… »

M.G.