Chasse dans les Îles Féroé

Le massacre annuel des baleines Pilot dans Îles Féroé.

TRADITION ET CULTURE MAIS POURQUOI ?

Chaque année durant les mois d’été a lieu dans les Îles Féroé, le dénommé « Grindadrap ». Environ 800 baleines Pilot et de nombreux dauphins sont tués dans un massacre organisé et à des fins non commerciales, simplement au nom d’une tradition centenaire.

Toute personne qui a reçu son certificat d’entrainement spécial à la mise à mort d’une baleine Pilot avec un harpon peut y participer. Cet entrainement n’était auparavant pas nécessaire, mais à la suite de critiques récurrentes des associations défendant le bien être des animaux, les habitants des Îles Féroé ont tenté d’améliorer les méthodes de mise à mort pour les rendre plus  « humaines ».

Toujours est-il que même malgré ces « nouvelles méthodes»  de mise à mort, les mammifères marins continuent d’agoniser de mort lente car peu meurent instantanément sous l’effet du harpon. 

De nombreux habitants des Îles Féroé considèrent la chasse comme une partie importante de leur culture alimentaire et de leur histoire. 

A la fin du mois de novembre 2008, Hogni Debes Joensen, médecin en chef, désigné par les Îles Féroé et Pál Weihe, scientifique, ont décrété que la viande des baleines Pilot était devenue impropre à la consommation, en raison des taux élévés de mercure, PCB et dérivés de pesticides qu’elle contient. Pourtant le gouvernement n’a interdit ni la chasse, ni le Grindadrap.

Il y a eu ensuite plusieurs discussions sur les quantités de viande de baleine Pilot que les Féringiens pourraient consommer sans trop de danger mais cela n’a rien changé et la chasse a continué comme auparavant.

Les associations de protection des animaux critiquent vivement cette chasse qui est aussi cruelle qu’inutile.

Les autorités sanitaires et vétérinaires des Îles Féroé ont publié en 2011 leurs recommandantions en matière de consommation de viande et de graisse de baleines.

Et pourtant le gouvernement et les hommes politiques n’ont toujours pas interdit la consommation de la viande de baleine et ont même continuer de soutenir ces massacres aussi insensés qu’inhumains.

Continuer de cautionner ces massacres cruels au nom d’une vieille tradition est non seulement totalement inutile (les Îles Féroé ont largement accès à toutes les ressources alimentaires nécessaires) mais met gravement en danger toute la chaine alimentaire à l’échelle planétaire.

Zone de massacre: A l’aide de cordes, les baleines sont tirées sur la plage, où les habitants les massacrent sans émotion et sans aucune pitié, autorisant même leurs enfants à assister à la scène. Attaché de la sorte, aucun cétacé ne peut échapper à leurs lances et ils sont rapidement découpés en morceaux.

Comment ils chassent et tuent

  • Quand un banc de baleines est aperçu au bord des côtes, et quand les conditions climatiques le permettent, la chasse commence. Les chasseurs forment d’abord un large demi cercle avec leurs embarcations autour des cétacés. Les bateaux les repoussent ensuite vers et jusque dans une baie désignée pour la chasse ou vers le fond d’un fjord où le massacre aura lieu. Il n’est pas autorisé d’attraper les cétacés qui se trouvent coté océan du filet.
  • Les globicéphales qui ne sont pas « échoués » sur la rive, sont harponnés avec un outil tranchant appelé « asoknarongul » (harpon) et tirés sur la berge de cette manière. Mais à la suite de nombreuses accusations de cruauté envers ces animaux, les chasseurs ont commencé à utiliser des objets moins tranchant appelés « blasturongul» afin de tirer les cétacés à terre, par leur évent. Depuis l’année 2012, ce harpon est utilisé pour tirer les globicéphales sur la rive. Cet outil non tranchant a été autorisé depuis son invention en 1993. Il est non seulement plus efficace, mais il est aussi soi-disant moins « cruel » comparé aux autres harpons utilisés auparavant. Pourtant, les comités « anti-chasse à la baleine » comme Greenpeace et la Société pour la Conservation des Baleines et des Dauphins (WDCS) argumentent que le fait d’attraper les animaux par leur évent bloque partiellement leur respiration et provoque chez eux une grande panique.
  • Une fois à terre, la baleine Pilot est tuée en la découpant par la zone dorsale vers sa colonne vertébrale avec un couteau spécial, appelé «monustingari». Ensuite,  après la découpe, le chasseur doit s’assurer que le cétacé est bien mort (il s’en assure en touchant les yeux du mammifère). Il peut s’attaquer ensuite à la découpe du cou de l’animal pour qu’il perde un maximum de sang, ce qui permet de préserver la qualité de la viande. Le cou est découpé avec un « grindaknivur », en principe seulement après la mort de l’animal – ça c’est la théorie !
  • Le « monustingari » est une nouvelle invention qui est a été légalisée pour tuer les baleines depuis 2011, et depuis le 1er Mai 2015, c’est l’unique arme autorisée pour chasser un globicéphale. Le temps que met le cétacé pour mourir varie de quelques secondes à plusieurs minutes, la moyenne étant de 30 secondes. Des observateurs ont rapporté que, pour certains animaux, la mort ne survenait qu’après 15 minutes ; ils ont également noté plusieurs lacérations avant que la mort ne soit constatée et enfin que d’autres animaux agonisaient même durant des heures avant qu’un vétérinaire ne vienne terminer le travail.
  • Avec la nouvelle loi qui interdit aux chasseurs de baleines d’harponner les cétacés à partir de leurs embarcations, ceci ne devrait plus se produire ! Selon cette nouvelle loi (Grindalogin), il n’est autorisé de tuer une baleine que si le chasseur est à terre, ce qui a pour conséquence que ce ne sont plus les hommes à bord des bateaux qui massacrent les baleines mais ceux qui attendent sur la berge avec leurs harpons à évents, leurs cordes et leur couteaux.

D'autres espèces sont capturées - et est-ce légal?

La législation féroéenne autorise aussi la chasse d’autres petits cétacés, on y inclut le dauphin à gros nez, le dauphin à bec blanc, le grand dauphin blanc d’Atlantique, le marsouin. Le massacre de ces différents dauphins (à l’exception du marsoin) est fait de la même manière que pour les baleines.

Selon l’annexe II de la Convention sur la Conservation de la Vie Sauvage et du Milieu Naturel Européens, les globicéphales et tous les cétacés sont classés comme des ESPECES STRICTEMENT PROTEGEES, interdisant leur chasse au sein de l’Union Européenne.

Or les Îles Féroé ne sont pas membres de l’Union Européenne, ils demeurent sous protectorat danois. Ceci revient à dire que même si les Îles Féroé se gouvernent librement, c’est le Danemark qui contrôle la police, la défense, les affaires étrangères et la monnaie des Iles Féroé. Toutes les transactions commerciales avec l’Union Européenne sont du ressort du ministère danois des affaires étrangères. La raison principale pour laquelle les Îles Féroé n’ont pas voulu rejoindre l’union européenne est précisément qu’elles refusent que l’Europe se ne mêle de leur politique de pêche.

Malgré le fait que le massacre de cétacés soit interdit au sein de l’Union Européenne, y compris au Danemark, le Grindadrap continue avec le soutien de la police danoise, de leur marine et avec le consentement du gouvernement danois. En 2015, 490 baleines ont été massacrées aux Îles Féroé avec le soutien du Danemark.

Le Danemark, membre de l’Union européenne et nominé comme « le pays le plus heureux d’Europe » est officiellement opposé à la chasse à la baleine. Comment peuvent-ils permettre et collaborer à ce massacre?