Les Îles Féroé - Faits sur les méthodes de chasse

1. D’abord ils insèrent le harpon latéralement dans une des poches d’air de l’évent de la baleine, ainsi ils peuvent bien l’immobiliser avant de lui couper la colonne vertébrale.

La baleine ne meurt pas après qu’on lui ai coupé la colonne vertébrale, mais seulement lorsque les différentes artères qui innervent la zone ont été sectionnées.

La mort est vérifiée en touchant les yeux de l’animal et pour voir s’ils clignent encore lorsqu’on les touche. S’il n’y a pas de réaction, ils en déduisent que la balaine est inconsciente ou morte. Si l’animal cligne ou bouge encore, ils la repoignardent. Suite à cela, un couteau spécial est utilisé afin d’éventrer l’animal de part en part de la nuque afin que s’en dégage un maximum de sang. Jusqu’en 1986, les baleines ont été massacrées et harponnées. Ca prennait beaucoup plus de temps pour les achever, mais cette méthode n’est plus utilisée aujourd’hui.

2. Les baleines mortes sont tractées par des bateaux de la baie vers le quai le plus proche, où elles sont placées côte à côte, évaluées et ouvertes afin qu’elles refroidissent, et mesurées de l’œil jusqu’à l’arrête avec un « mètre » développé en 1832. L’unité de valeur utilisée est le « skinn ». La plupart des « mètres » mesurent jusque 20 skinn. Approximativement 1 skinn de baleine pilote pèse 72 kilos avec 38 kilos de viande et 34 kilos de graisse. 

Chaque baleine est marquée d’un numéro, et la valeur du skinn est rajoutée en chiffre romains. En moyenne, 54% du poids d’une baleine Pilote est composé de viande et de graisse. La graisse et la viande sont distribuées entre les participants qui ont listé leur noms auprès de la police locale présente sur le site d’abattage. Les intestins sont utilisés comme appats dans l’industrie de la pêche, et le reste est rejeté à la mer.

3. La police locale décide à qui offrir la viande et quels autres districts choisir si la communauté locale a un surplus de viande et de graisse.

4. La viande est distribuée en priorité à ceux qui ont participé (les participants ont listé leurs noms lors de la chasse) et, si il y a un surplus, il est redistribué à la population locale par ordre alphabetique. Il n’y a que sur l’Île de Suouroy que toute la population partage la viande et la graisse, peu importe qui a participé à la chasse.

Des études ont démontré que la viande et la graissse de baleine est actuellement contaminée et impropre à la consommation humaine. Elle pourrait avoir des effets néfastes sur:

  • la santé
  • entraînant des problèmes lors de la grossesse
  • des problèmes du système nerveux chez le nourrisson
  • une pression artérielle élevée
  • un système immunitaire altéré un risque accru du développement de la maladie de Parkinson
  • de l’hypertension
  • de l’artériosclérose
  • du diabète de type 2 

Il est recommandé que les adultes ne consomment pas plus d’une ou deux portions par mois. Les femmes qui souhaitent tomber enceintes dans les 3 mois, les femmes déjà enceintes et celles qui allaitent, devraient éviter de consommer cette viande. Le foie et les reins de baleine ne devraient pas être consommés du tout.

Les 23 baies où il est autorisé d’échouer des baleines et celles qui ont été visitées par TAF sont soulignées :

1) Les Iles du Nord

  • Klaksvík, la plage sous Víkarnar.
  • Viðvík, la plage.
  • Hvannasund.

2) Eysturoy

  • Fuglafjørður, la plage.
  • Funningsfjørður, l’estuaire
  • Syðrugøta.
  • Norðragøta, sur la côte ouest de la baie en bas du cimetière et au nord de la plage.
  • Norðskála, à Miðstovukrókur, entre Stórá et Garðsendi et en bas de l’église

3) Streymoy

  • Tórshavn, Sandagerð.
  • Leynar, la plage.
  • Vestmanna, Fitjasandur.
  • Hvalvík, autour d’Oyrarnar et lelong de Streymnes.
  • Tjørnuvík, la plage

4) Vágoy

  • Miðvágur, la plage.
  • Bøur, la plage.
  • Sandavágur, la plage

5) Sandoy

  • Sandur, la plage.
  • Húsavík, la plage

6) Suðuroy

  • Øravík, la plage.
  • Trongisvágur, la plage.
  • Hvalba, Lítlabergssandur, í Nesi et Hvalbiarsandur.
  • Vágur.
  • Fámjin.

De l’an 800 jusqu’à nos jours

La chasse à la baleine dans les Îles Féroé est régulée par les autorités locales et non par la commission baleinière internationale (CBI) suite à des désaccords liés à la légitimité de l’autorité de la Commission à légiférer sur la chasse de ces cétacés.

En moyenne, 800 globicéphales sont tués chaque année. Dans les années 80, la chasse s’élevait à 3142 spécimens.

La chasse a lieu principalement durant les mois d’été, quand la météo est bonne et que les nuits sont courtes. Cependant, si une famille de globicéphales est repérée, et qu’elle est assez grande, peu importe le moment de l’année, tout sera massacré.

La chasse à la baleine inclut également le dauphin à gros nez, les dauphins à bec blanc et le dauphin à flanc blanc.

Le nombre moyen de baleines Pilotes par famille massacrée est de 140. Il n’y a pas de quota annuel de globicéphales ou toute autre limitation formelle au nombre d’individus qui peuvent être abattus.

Jusqu’à 2015, tout le monde pouvait participer à la chasse, mais aujourd’hui il faut une licence officielle, qui est, par ailleurs, très facile à obtenir.

Sur les 23 baies dédiés à la Chasse, c’est Torshavn et Leynar qui sont actuellement les plus fréquemment utilisées. Auparavant il s’agissait de Miovagur, avec 1/5 de tous les globicéphales échoués sur ses rives, suivi de près par la baie de Klaksvik et celle de Hvalvik.

Les Îles Féroé sont divisées en 6 districts, chacun avec son propre chef de la police locale, qui est responsable de la supervision des chasseurs de baleine.

Quand un banc de baleines est aperçu par les bateaux de pêche, par un des ferries reliant les iles, par un hélico ou le long de la cote, la chasse commence. C’est celui qui a repéré les baleines qui recevra le plus bel animal. 1/3 des bancs sont aperçus un vendredi ou un samedi. 

Les habitants de nos jours se tiennent informés par téléphone portable dès qu’un banc est aperçu. Chacun a le droit de quitter son travail ou l’école immédiatement, pour que tout le monde (y compris les enfants) puissent participer au massacre.

Les chasseurs encerclent les baleines en formant un large demi-cercle avec leurs bateaux, ils ont tout le matériel et les armes à bord, y compris des pierres, des pierres attachés à des lignes, des couteaux à baleine et des harpons.

Les bateaux lancent des pierres dans l’eau derrière les baleines pour former un mur de bulles qui vont former une barrière sensorielle et brouiller les systèmes de sonar des baleines. Les globicéphales vont percevoir cette zone comme un mur infranchissable qu’ils doivent éviter. Il sera, du coup, très facile de les pousser vers une des 23 baies autorisées à la chasse.

Dans la baie, un grand nombre de gens se préparent avec leurs harpons à découper la colonne vertébrale avec leurs couteaux et leurs haches.